Bar à bière : focus sur un concept qui cartonne
Vous êtes porteur de projet à la recherche d’un concept qui plaît ? Pensez au bar à bière ! Spécialisé dans la ventes de bières, ce concept ne cesse de plaire aux français, et de gagner du terrain. Focus sur un marché florissant sur lequel vous avez toutes vos chances. On vous dit tout !
Le marché du bar à bière
Depuis 2014, le marché de la bière connaît une belle croissance de 3% par an des ventes en volume. Même si la crise sanitaire a fortement impacté le secteur du CHR et si les Français privilégient les apéritifs à domicile, le marché reste prometteur !
Avec une moyenne de 33L/an/habitant, ils consomment moins de bière que leurs voisins européens, mais il ne faut pas s’y méprendre. La tendance est à la valorisation de la bière : ils consomment moins mais mieux, avec une culture de la bonne bière (bières à la rose, bretonne au blé noir, ardéchoise aux marrons). Les Français n’hésitent pas à apprendre à brasser eux-mêmes, ou encore à acheter des kits maison pour fabriquer leurs propres concoctions.
En plus d’être originale, la bière prisée par les Français est… locale. 70% des bières consommées en France sont produites en France. Avec plus de 2000 brasseurs, la France est le premier pays européen en nombre de brasseurs, concentrés surtout en Auvergne-Rhône-Alpes et en Nouvelle-Aquitaine. En volume, c’est par contre le Grand Est qui se trouve en tête, avec plus de la moitié de la production française. Les brasseries françaises n’hésitent pas à valoriser leurs bières, notamment en mettant l’accent sur l’origine de leurs matières premières, elles-mêmes françaises : la Champagne-Ardenne, la Bourgogne et le Gâtinais pour l’orge, la Normandie ou la Bretagne pour le houblon.
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Comment ouvrir un bar à bière ?
Les financements et investissements
Tout d’abord, l’étude de marché est cruciale, à l’échelle nationale bien sûr, mais encore plus à l’échelle locale. Préférez les grandes villes pour l’ouverture de votre bar à bière (plus de 100 000 habitants), car plus dynamiques, sachant que la consommation y est plus importante, ce qui impactera grandement votre futur chiffre d’affaires. Une fois la ville choisie, l’étude concurrentielle sera de mise : observez les bars alentours à votre emplacement et étudiez leur carte : quel type de bières sont proposées ? Quels sont les prix pratiqués ? Ces informations vous permettront d’enrichir et d’élaborer votre projet au mieux.
Vient maintenant la question de l’investissement : à prévoir entre 150 000€ et 260 000€. Les emprunts à la banque sont possibles, mais il est préférable d’avoir un apport personnel pour lancer votre projet. Pour accroître vos fonds propres, vous pouvez également trouver un associé.
Ensuite, il faudra compter au moins 20 000€ de réserve pour vos stocks, que les banques acceptent rarement de prendre en charge. Vous pouvez également faire appel à un courtier, à du crowdfunding ou encore aux dispositifs d’aide à la création d’entreprise. Attention, il y a parfois certains coûts non prévus à ajouter pour la préparation de vos locaux : une isolation sonore, une porte de secours à installer… Le budget pour ouvrir un bar peut donc varier selon votre concept et vos besoins.
La réglementation et formation
Au niveau de la réglementation, et au même titre qu’un restaurant, il va vous falloir obtenir un permis d’exploitation. En effet, le bar à bière étant un débit de boisson, son encadrement et sa commercialisation sont très encadrés, et certaines conditions doivent être respectées pour obtenir une licence 3. Le prix du permis d’exploitation varie entre 200€ et 400€ et peut faire l’objet d’un financement par le CPF. La licence 3, elle, coûte moins de 500€ pour les nouveaux entrepreneurs et exploitants, et moins de 300€ pour un renouvellement de licence. Cette licence est indispensable, car elle vous autorise à vendre des boissons alcoolisées au sein de votre établissement.
Si vous souhaitez étoffer votre carte et proposer la vente de nourriture, snacks et charcuterie, il faudra qu’au moins un de vos salariés soit formé à la méthode HACCP, en prévention des intoxications alimentaires.
Il y a aussi bien entendu la demande d’immatriculation au Registre du commerce et des sociétés, et la déclaration d’ouverture auprès de la mairie ou de la Préfecture de police à prévoir également.
Sachez que vos futurs clients attendront de vous une expertise optimale. Des stages et formations existent pour vous former aux processus de brassage.
Le marketing
Côté marketing, la distribution de flyers, les réseaux sociaux ou la presse locale sont de bon canaux de communication pour vous faire connaître. Pensez au site Internet en amont et à vous faire référencer sur Google Maps. Pensez aussi à la fidélisation client : les cartes de fidélité et les happy hours sont des outils qui fonctionnent pour développer une clientèle fidèle.
À noter que tous ces points doivent être bien pensés et figurer sur votre Business Plan, qui vous permettra de soutenir votre projet auprès des investisseurs et obtenir les financements escomptés.
Quels facteurs de succès pour le bar à bière ?
Premier facteur de succès et pas des moindres : l’emplacement de votre bar. Il est déterminant et va dépendre de votre positionnement. Si vos bières sont plutôt accessibles et grand public, il faudra préférer se rapprocher des universités ou des complexes sportifs. Si vos bières sont plus haut-de-gamme, privilégiez les centres-villes un peu « bobos ».
La variété des bières proposées est aussi primordiale. Et cela tombe à pic car avec 10 000 références en France, vous avez l’embarras du choix ! Les clients s’attendent à pouvoir déguster des bières à la fois en bouteille, en fût et en pression. N’hésitez pas à vous approvisionner directement chez les brasseurs, vos choix vous démarquerons des autres et/ou à miser sur le local.
Ne pas s’attendre néanmoins à ce qu’un référencement de bières artisanales soit facteur de succès à lui seul. Vous risqueriez même de tomber dans le marché de niche et d’effrayer les consommateurs qui s’attendent à trouver des bières grand public comme les Heineken et Grimbergen. Il faudra savoir être capable de parler de ses produits et de déconstruire les clichés : non, la bière artisanale n’est pas plus chère.
Vient alors la question du personnel : il n’est pas toujours évident de trouver l’employé passionné qui voudra bien s’engager sur du long-terme dans un secteur où le turnover est élevé.
Ensuite, vendre uniquement des bières dans un bar à bière, ce n’est pas suffisant. Pour l’accompagner, rien de tel qu’une carte de restauration : la traditionnelle planche de charcuterie, des frites ou encore des tapas si vous souhaitez jouer dans l’originalité.
Les animations peuvent donner un coup de boost à vos ventes : retransmission de matchs, Saint-Patrick en mars, Oktoberfest fin septembre, soirées dégustation, soirées quizz, groupes de musique, bières de Noël ou bière d’été… Des espaces de ventes ou des micro-brasseries pourraient également être un atout.
Ouvrir un bar à bière en franchise ou indépendant ?
De nombreuses enseignes offrent le modèle de franchise, très adapté, si vous souhaitez combiner bar et espace de ventes. On peut citer entre autres : Au Fût et à Mesure, Au Bureau, V&B ou encore Orge et Houblon. Elles présentent des risques assez limités (notoriété déjà existante, méthodes efficaces de gestion et d’accueil, matériel qui a déjà fait ses preuves). Or, ces avantages ont un coût : apport plus important (jusqu’à 300 000€ pour Au Bureau), droit d’entrée puis redevance de 5% sur le chiffre d’affaires. De plus, être indépendant vous offre l’intérêt d’avoir plus de libertés sur vos choix de bière, pour mieux vous démarquer.
Vous avez maintenant toutes les clés en main, à vous de jouer !