Limiter les pertes financières pendant le Covid-19 : mode d’emploi
Les nombreuses fermetures administratives imposées durant la crise du Covid-19 obligent de nombreux restaurateurs à prendre des mesures exceptionnelles pour limiter les dégâts sur leur santé financière. Découvrons ensemble comment limiter vos pertes financières pendant le Covid-19.
Les restaurateurs sont indéniablement les commerçants les plus touchés durant la crise du Covid-19, aux côtés des professionnels du monde de la nuit. Malgré les dispositifs publics mis en place, chacun doit prendre des mesures exceptionnelles pour limiter autant que possible les dégâts en matière de diminution du chiffre d’affaires et de profits. Une extrême rigueur budgétaire associé à des mesures complémentaires pour sauver une part de l’activité s’imposent.
Étape #1 : Réaliser un audit des coûts fixes et variables pouvant être suspendus ou réduits
Durant la crise du Covid-19, la gestion de la trésorerie doit devenir votre première priorité. Il est indispensable de couper l’ensemble des coûts fixes ou variables non-essentiels à la survie de votre établissement.
L’objectif est de dégager la trésorerie nette la plus importante possible. Pour cela, il est indispensable de créer un tableau de flux de trésorerie. Il doit être bâti comme suit :
- Flux de trésorerie d’exploitation : (+) résultat net ; (+) dotations aux amortissements et dépréciations ; (+) variation de votre besoin en fonds de roulement
- Flux de trésorerie d’investissement : (+) acquisitions d’immobilisations ; (-) cessions d’immobilisations
- Flux de trésorerie de financement : (+) nouveaux emprunts ; (-) remboursements d’emprunts ; (+) versement de dividendes ; (+) augmentation de capital
L’addition de ces trois types de flux permet d’obtenir votre trésorerie nette.
Crise sanitaire : quels enjeux pour l’hôtellerie ?
Si votre restaurant rapide est toujours ouvert pour pratiquer la vente à emporter ou en livraison, il est possible d’agir pour limiter l’impact sur votre chiffre d’affaires. La clé de la réussite se situe dans l’adaptation de votre offre aux contraintes actuelles. Par exemple, misez sur le Click&Collect en créant une plateforme sans tarder. Ainsi, les clients pourront commander directement leur repas et régler l’addition depuis leur smartphone, un ordinateur ou une tablette. Ils peuvent retirer leur repas sur le palier de votre restaurant, ce qui permet de maintenir un lien physique malgré le confinement. Il est également possible de vous inscrire sur des plateformes de livraison telles qu’UberEats ou Deliveroo par exemple. Enfin, la vente directe de produits commercialisés directement par vos producteurs permet de valoriser leur savoir-faire, et de mettre en avant vos choix raisonnés d’approvisionnement.
Pourquoi ne pas créer des « offres spéciales confinement » en communiquant via les réseaux sociaux ? Élargissez votre amplitude horaire, et proposez aussi des rabais durant les heures creuses, pour générer de l’activité en continu, tout au long de la journée.
Si, au contraire, votre restaurant est intégralement fermé, alors il n’est possible que d’agir sur vos coûts.
Étape #2 : Solliciter toutes les aides publiques existantes
Les bars et les restaurants qui font l’objet d’une fermeture administrative ou ayant perdu au moins 50% de leur chiffre d’affaires peuvent bénéficier d’une aide jusqu’à 10 000 € par mois. Au mois de décembre, il sera possible d’opter pour une indemnisation à hauteur de 20% du chiffre d’affaires mensuel réalisé à la même période l’année précédente, si cette option est plus avantageuse.
L’activité partielle demeure toujours prise en charge à 100% par l’État jusqu’au 31 décembre 2020 au minimum. Ce dispositif devrait être reconduit au moins jusqu’au 20 janvier 2021, date prévisionnelle de réouverture des restaurants sur tout le territoire français.
Aussi, les bars et restaurants qui emploient moins de 250 salariés et qui subissent une perte d’au moins 50% de leur chiffre d’affaires bénéficient d’une exonération totale de cotisations sociales patronales et salariales.
Les bailleurs sont également incités à annuler une partie des loyers pour bénéficier d’un crédit d’impôt de :
- 50% du montant du loyer abandonné s’il s’agit d’une entreprise de moins de 250 salariés
- 50% du montant correspondant à 2/3 du prix total du loyer si l’entreprise possède entre 250 et 5 000 salariés.
Étape #3 : Se tenir prêt à rouvrir pour reprendre l’activité dans les meilleures conditions
Ne vous laissez pas surprendre par la reprise et faites preuve d’anticipation, pour ne manquer aucune journée d’activité. Concrètement, cela consiste à :
- Sécuriser des stocks nécessaires auprès de vos fournisseurs
- Constituer une liste de contacts d’extras ou de saisonniers à contacter pour les embaucher rapidement
- Préparer une carte et un menu susceptible d’attirer le maximum de clients dès la réouverture
- Communiquer pendant le confinement en adoptant une véritable stratégie de marketing digital pour maintenir le lien entre vos clients et votre établissement.
La qualité du personnel en salle et en cuisine influence directement l’expérience client, c’est pourquoi il est nécessaire de ne pas négliger cette fonction, quel que soit le contexte.
L’anticipation et la flexibilité sont, dans ce contexte, la clé du succès, pour aider les restaurateurs à traverser cette période de crise inédite pour la profession.