Comprendre le PGE : un guide complet pour les professionnels de la restauration et de l’hôtellerie
La restauration et l’hôtellerie ont été particulièrement touchées par les répercussions économiques de la crise sanitaire du Covid. Face à ces difficultés, le Prêt Garanti par l’État (PGE) s’est imposé comme un dispositif essentiel pour soutenir les entreprises de ces secteurs. Le PGE a été conçu pour offrir une bouffée d’oxygène aux entreprises en difficulté, leur permettant ainsi de faire face aux charges courantes et d’éviter la cessation d’activité.
Qu’est-ce que le PGE ?
Qu’est-ce que le Prêt Garanti par l’État (PGE) ?
Le Prêt Garanti par l’État (PGE) est un dispositif de soutien financier mis en place par le gouvernement français pour aider les entreprises à surmonter les difficultés économiques. Ce prêt, accordé par les banques et garanti par l’État, vise à fournir un financement vital aux entreprises confrontées à des problèmes de trésorerie.
Le PGE (voir l’article : PGE : Stratégies Efficaces pour Gérer le Remboursement dans la Restauration et l’Hôtellerie) se distingue par le fait que l’État français se porte garant de ce prêt à hauteur de 70 à 90 %, réduisant ainsi les risques pour les banques et facilitant l’accès au crédit pour les entreprises.
Ce dispositif est accessible à une large gamme d’entreprises, des petites PME aux grandes entreprises, en passant par les indépendants et les micro-entrepreneurs. Il permet aux entreprises d’obtenir un montant de prêt pouvant aller jusqu’à 25 % de leur chiffre d’affaires annuel, offrant ainsi une marge de manœuvre financière significative.
Mise en place dans le cadre de la crise sanitaire
Le PGE a été instauré en mars 2020, en réponse à la crise sanitaire provoquée par la pandémie de COVID-19, qui a entraîné une chute brutale de l’activité économique, particulièrement dans les secteurs de la restauration et de l’hôtellerie, où les restrictions de déplacement et les fermetures temporaires ont fortement impacté les revenus.
Face à cette situation sans précédent, l’État français a rapidement déployé ce dispositif pour soutenir les entreprises en difficulté et éviter une vague de faillites. Le PGE s’inscrit donc dans un ensemble de mesures de soutien économique, visant à préserver l’emploi et à maintenir le tissu économique du pays.
Le dispositif du PGE a pris fin le 30 juin 2022. Il n’est donc plus possible d’obtenir un prêt de ce type, mais les crédits en cours sont toujours à rembourser par les bénéficiaires.
Modèle Business Plan
Les avantages du PGE pour les professionnels de la restauration et de l’hôtellerie
Maintenir de l’activité malgré la baisse de fréquentation et du chiffre d’affaires
Le secteur de la restauration et de l’hôtellerie a subi des pertes financières considérables en raison des restrictions sanitaires et des changements de comportement des consommateurs. Le Prêt Garanti par l’État (PGE) s’est révélé être un soutien financier vital pour ces entreprises.
Grâce au PGE, les restaurateurs et hôteliers ont pu accéder rapidement à des fonds nécessaires pour couvrir leurs charges courantes (loyer, fournisseurs, frais de fonctionnement, etc).
Ce crédit a permis aux entreprises de pallier la baisse drastique de leur chiffre d’affaires et de maintenir leurs opérations sans avoir à recourir immédiatement à des mesures drastiques comme la réduction de personnel ou la fermeture temporaire.
Impact positif sur le maintien des emplois dans ces secteurs
En fournissant aux entreprises les ressources financières nécessaires pour continuer à fonctionner, le PGE a aidé à maintenir les postes de nombreux employés qui auraient autrement été mis en chômage technique ou licenciés.
Les entreprises ont pu utiliser ces fonds pour payer les salaires et les charges sociales, assurant ainsi la continuité des emplois malgré une activité réduite.
De plus, en permettant aux entreprises de conserver leur personnel, le PGE a facilité une reprise plus rapide et plus efficace de l’activité une fois les restrictions levées.
Montant et conditions du prêt
Calcul du montant maximal du prêt accordé
Le montant maximal du Prêt Garanti par l’État (PGE) est défini en fonction du chiffre d’affaires annuel de l’entreprise. En général, ce montant peut atteindre jusqu’à 25 % du chiffre d’affaires réalisé en 2019, ou du dernier exercice clos pour les entreprises créées après cette date. Cette règle a permis de calibrer le prêt en fonction de la taille et des besoins spécifiques de chaque entreprise, offrant ainsi une aide proportionnée à l’impact économique subi.
Critères pour être éligible au PGE
L’éligibilité au PGE est relativement large, afin d’inclure un maximum d’entreprises impactées par la crise.
Les principaux critères d’éligibilité sont les suivants :
- Nature de l’activité : le PGE est accessible à toutes les entreprises, quelle que soit leur taille ou leur secteur d’activité, y compris les professions libérales, les artisans, les associations et les micro-entrepreneurs.
- Localisation : l’entreprise doit être domiciliée en France et y exercer une activité économique réelle.
- Situation financière : l’entreprise ne doit pas être en cessation de paiement au 31 décembre 2019, sauf si elle était en redressement judiciaire ou en procédure de sauvegarde avant cette date.
- Impact de la crise : l’entreprise doit démontrer qu’elle a été impactée par la crise économique liée à la pandémie de COVID-19.
Exemples de situations typiques rencontrées par les restaurateurs et hôteliers
- Restaurants avec une forte baisse de fréquentation : un restaurant dont les clients habituels ne peuvent plus venir à cause des restrictions sanitaires peut demander un PGE pour couvrir les frais de fonctionnement, comme le loyer et les salaires des employés.
- Hôtels confrontés à une diminution drastique des réservations : un hôtel qui voit son taux d’occupation chuter en raison des annulations de voyage peut utiliser un PGE pour maintenir ses opérations et payer ses charges fixes.
- Entrepreneurs de restauration rapide : les petites entreprises de restauration rapide qui dépendent fortement du flux quotidien de clients peuvent utiliser le PGE pour s’adapter aux nouvelles conditions, comme la mise en place de services de livraison.
Conditions et modalités de remboursement
Durée de remboursement
Le remboursement du Prêt Garanti par l’État (PGE) est conçu pour être flexible et adapté aux besoins des entreprises. La durée de remboursement du PGE peut s’étendre jusqu’à six ans, offrant ainsi une période suffisante pour permettre aux entreprises de stabiliser leur situation financière avant de commencer à rembourser le prêt.
Les entreprises ont la possibilité de bénéficier d’un différé de remboursement allant jusqu’à deux ans, où l’entreprise n’est tenue de rembourser ni le capital ni les intérêts, ce qui permet de réduire la pression financière immédiate et de concentrer les ressources sur la reprise de l’activité.
Au terme de la période de différé, les entreprises peuvent choisir de rembourser le prêt sur une durée de quatre ans, ajustant ainsi les mensualités en fonction de leur capacité de remboursement.
Bon à savoir
Une nouvelle extension de trois ans a été accordée aux entreprises en difficulté pour rembourser leurs prêts garantis par l’État. Selon la CPME, près d’un tiers des TPE-PME rencontrent encore des difficultés pour rembourser leur dette. En réponse, Bercy a prolongé le dispositif d’accompagnement jusqu’à la fin de 2026, en partenariat avec la Banque de France et la Fédération bancaire française.
Taux d’intérêt et frais
Le PGE bénéficie de conditions de taux d’intérêt très favorables, rendues possibles grâce à la garantie de l’État. Durant la première année, le prêt est généralement accordé à un taux d’intérêt faible, souvent proche de 0%. Cette période initiale permet aux entreprises de bénéficier de liquidités sans alourdir immédiatement leur charge financière.
À partir de la deuxième année, les taux d’intérêt peuvent varier en fonction des accords négociés avec la banque, mais restent généralement compétitifs grâce à la garantie de l’État. En moyenne, les taux d’intérêt pour les années suivantes se situent entre 1% et 2,5%, en fonction de la durée de remboursement choisie et des conditions du marché.
Quant aux frais associés, ils sont généralement limités. Les frais de dossier et de gestion sont souvent réduits, voire inexistants. Cependant, il est important pour les entreprises de vérifier les conditions spécifiques auprès de leur banque afin de s’assurer de bien comprendre tous les coûts potentiels associés au prêt.
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Solutions et aides disponibles pour ceux qui peinent à rembourser leur PGE
Si une entreprise de la restauration ou de l’hôtellerie rencontre des difficultés pour rembourser son Prêt Garanti par l’État (PGE), plusieurs solutions et aides peuvent être envisagées :
- Renégociation des termes du prêt : les entreprises peuvent entrer en contact avec leur banque pour discuter d’un rééchelonnement des paiements. Cela peut inclure l’allongement de la durée de remboursement ou la mise en place d’un nouveau différé de paiement.
- Médiation du crédit : c’est un dispositif public qui aide les entreprises en difficulté à trouver des solutions avec leurs créanciers. Le médiateur du crédit peut intervenir pour faciliter les négociations entre l’entreprise et la banque, visant à trouver un accord qui permette de maintenir l’activité sans aggraver la situation financière.
- Aides publiques et dispositifs de soutien : en France, plusieurs dispositifs de soutien existent pour aider les entreprises en difficulté. Cela inclut des aides financières, des subventions et des exonérations fiscales. Les entreprises peuvent se rapprocher de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) ou des organisations professionnelles pour obtenir des conseils et accéder à ces aides.
- Restructuration de l’entreprise : dans certains cas, une restructuration de l’entreprise peut être nécessaire pour améliorer sa rentabilité et sa capacité à rembourser le PGE. Cela peut inclure des réorganisations internes, la réduction des coûts ou la recherche de nouveaux marchés.
Démarches à suivre si l’activité doit cesser et qu’un PGE est en cours
Si, malgré tous les efforts, l’activité doit cesser et qu’un PGE est en cours, il est essentiel de suivre les démarches appropriées pour gérer cette situation :
- Déclaration de cessation de paiements : lorsqu’une entreprise n’est plus en mesure de faire face à ses dettes avec son actif disponible, elle doit déclarer la cessation de paiements auprès du tribunal de commerce. Cette démarche doit être effectuée dans les 45 jours suivant la cessation de paiements.
- Procédures collectives : selon la situation de l’entreprise, le tribunal de commerce peut décider d’ouvrir une procédure de sauvegarde, de redressement judiciaire ou de liquidation judiciaire. Chacune de ces procédures vise à gérer les dettes de l’entreprise de manière structurée, avec l’objectif de sauver l’entreprise (sauvegarde ou redressement) ou de liquider ses actifs pour payer les créanciers (liquidation).
- Impact sur le PGE : en cas de liquidation judiciaire, le PGE fait partie des créances à rembourser. Cependant, grâce à la garantie de l’État, la banque qui a accordé le PGE sera partiellement indemnisée par l’État. Cela peut limiter les conséquences financières pour l’entreprise, bien que cela n’annule pas la dette.
- Accompagnement et conseil : il est fortement recommandé de se faire accompagner par un avocat spécialisé en droit des entreprises en difficulté ou par un expert-comptable pour naviguer dans ces procédures complexes. Ces professionnels peuvent fournir des conseils précieux et aider à maximiser les chances de résoudre la situation de la manière la plus favorable possible.
=> Pour en savoir plus sur le PGE en cas de cessation d’activité, lisez notre article détaillé sur le sujet.
Le Prêt Garanti par l’État (PGE) s’est avéré être une bouée de sauvetage indispensable pour les professionnels de la restauration et de l’hôtellerie, particulièrement touchés par la crise du Covid en 2019. Ce dispositif de financement a permis à de nombreuses entreprises de maintenir leur activité, de préserver les emplois et de surmonter des difficultés financières sans précédent.
Comprendre le fonctionnement du PGE, les conditions d’éligibilité, les modalités de remboursement et les options disponibles en cas de difficultés permet de tirer le meilleur parti de cette aide. En effet, bien gérer un PGE peut aider une entreprise à traverser une période de crise, mais aussi à se préparer pour l’avenir.
Pour les entreprises qui peinent à rembourser leur PGE ou qui doivent cesser leur activité, il existe des solutions et des soutiens disponibles, tels que la médiation du crédit et les aides publiques.
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