Solenne OJEA-DEVYS

QU’EST-CE QUI VOUS FAIT VOUS LEVER LE MATIN ?

La passion du métier. L’envie de créer des lieux où nos clients se sentiront comme chez eux où qu’ils séjournent. Mais aussi des lieux où nos collaborateurs ont envie de venir le matin.
Et puis notre équipe, qui m’étonne chaque jour par sa résilience, son engagement et son énergie dans cette course de fond interminable que nous vivons depuis plus d’un an. Leur envie farouche de retravailler « comme avant » me donne de l’énergie pour faire face aux très nombreux défis qui nous attendent.

EN QUELQUES MOTS QUELLE EST VOTRE PHILOSOPHIE / VISION DE L’AVENIR ?

Créer un groupe hôtelier de toute pièce, c’est déjà un combat en soi. En dix ans chez Okko Hotels, mon père et moi avons vécu de nombreuses périodes de crise ! Nous avons la chance, grâce à cet historique d’être particulièrement combatifs et adaptables.
Comme toujours face à l’obstacle, j’essaye de mettre mon énergie là où cela a le plus d’impact et j’attends la même chose à nos collaborateurs. Que chacun continue de faire du mieux qu’il peut là où il est bon. Il y a toujours des solutions, à nous de trouver celles qui ont du sens pour notre organisation.
J’ai le sentiment que cette crise va agir non pas comme un révélateur, mais comme un accélérateur de certaines grandes tendances sociétales et de failles de notre société que nous ne pouvons plus ignorer. Je souhaite qu’Okko Hotels, tout en continuant à relever chaque jour les défis du quotidien, soit également un acteur à même de prendre du recul et de déceler ces évolutions qui vont être si structurantes dans les décennies à venir.

QUE VOUS A APPRIS 2020 ?

Que nous avions tous des ressources insoupçonnées et des comportements différents face à la peur de la maladie, de l’avenir… Qu’on pouvait avoir envie de se recentrer sur sa famille mais besoin d’une vie sociale riche et intense. Qu’on pouvait apprécier de télétravailler au calme à la maison et profiter pleinement du temps passé avec son équipe au bureau. Que la crise faisait ressurgir une envie de solidarité chez certains et des réactions de repli chez d’autres. Bref, toute l’ambivalence de l’être humain ! Certains grands principes que l’on croyait indéboulonnables ont sombré en quelques jours. J’ai le sentiment qu’on est à l’aube de grands changements et que chacun de nous va devoir choisir de s’engager et d’en être acteur ou de les subir.

QUEL EST VOTRE PROCHAIN GRAND CHALLENGE ?

Inventer de nouveaux modes de fonctionnement, qui ne seront pas ceux d’avant, ni ceux de ces derniers mois. Concilier Covid et convivialité est notamment un défi de taille auquel nous avons eu tout le loisir de réfléchir ces derniers mois. Nous avons pris du recul et innové afin que le redémarrage de l’activité se fasse sous les meilleurs auspices pour nos clients comme pour nos équipes. Rendez-vous cet été pour voir si nous avons vu juste !

QUELLES IDEES / EXPERIENCES SOUHAITERIEZ-VOUS PARTAGER AVEC VOS PAIRS ?

Plus que jamais j’ai apprécié travailler au sein d’une industrie où la solidarité professionnelle n’est pas un vain mot. Pas besoin de structures pour partager avec ses collègues hôteliers les difficultés, les analyses et les quelques victoires de ces derniers mois.
Je souhaiterais toutefois que nos revendications se tournent plus vers les jeunes diplômés, ce sont les professionnels de demain, notre avenir dépendra d’eux. Je refuse que les étudiants, en particulier ceux de l’hôtellerie-restauration soient les sacrifiés de la crise. A nous de leur proposer dès aujourd’hui des solutions, malgré le peu de perspectives dont nous disposons.