Ouvrir un gîte nécessite de savoir bien monter le projet en amont de toute activité. Un tel projet impose de réunir de nombreuses qualités qu’il faut posséder ou apprendre. Que ce soit sous forme d’entreprise ou sous simple statut de particulier (sous statut LMNP par exemple), tout propriétaire et exploitant de gîtes en location devient un entrepreneur et doit dès lors se confronter aux exigences de rentabilité et de qualité du marché de la location du meublé de tourisme.
Gérer une activité de gîte (meublé de tourisme selon les articles L324-1 et L324-2-1 du code du tourisme) n’est pas sans contraintes, et afin de parvenir à offrir un service d’herbagement touristique de qualité, il faut une bonne gestion à tous les niveaux.
Nous allons découvrir ensemble que la gestion d’une telle activité s’anticipe avant toute location. Car il faut savoir s’interroger sur les formes à adopter en fonction du chiffre d’affaires prévu (par exemple, sous statut d’entreprise ou non) ainsi que sur les formalités comptables liées aux obligations fiscales et sociales en France. Le quotidien de cette activité de location de gîte est également un point important de la réussite future. Des exemples concrets de situations probables seront alors abordés pour mieux interpréter les propos.
Les bonnes questions à se poser avant la création de l’activité
Une maison secondaire qui peut générer des revenus, une partie de la résidence principale qui peut être rendue totalement autonome ou l’achat d’un logement spécifiquement prévu pour devenir meublé de tourisme, etc., nombreuses sont les configurations qui permettent d’envisager une activité de location de gîte. Cependant, au-delà de l’objectif de création de revenus (complémentaires ou principaux), il faut bien intégrer que, comme toute activité, celle de location de meublé de tourisme est le fruit d’une mûre réflexion et d’un travail en amont.
S’interroger sur l’hébergement
Tout meublé de tourisme, au sens du code du tourisme, impose de respecter des normes et des règles répondant aux articles L324-1 à L324-2-1 du même code. Ce ne sont donc pas tous les logements qui peuvent ainsi convenir à une telle activité.
Par ailleurs, les gîtes doivent également répondre aux normes de salubrité, de sécurité, de confort, etc. édictées par le code de santé publique (L1331-1 à L1331-31). Il faut ainsi déjà s’assurer de pouvoir respecter l’ensemble de ces exigences avant d’envisager toute entreprise ou création d’activité de location de gîte.
Le temps requis par l’exploitation d’un ou plusieurs gîtes
Comme nous le verrons plus loin, le business de la location d’un ou plusieurs gîtes impose une disponibilité accrue ainsi qu’une réactivité sans faille. Cela n’est pas toujours compatible avec une autre activité, notamment dans le cadre d’une location de gîte lorsque l’exploitant est éloigné ou retenu par des obligations professionnelles autres (par exemple lorsqu’il est salarié).
Il est nécessaire de bien apprécier la charge temporelle que cela peut exiger à l’exploitant ou propriétaire. Heureusement, des outils de gestion existent pour pouvoir ouvrir un gîte plus sereinement et ainsi bénéficier d’une aide à la gestion quotidienne.
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Le choix d’un statut juridique
Afin de réussir à bien anticiper le début d’activité, il est important de bien choisir le statut juridique retenu. Cela influe directement sur la gestion quotidienne. Par exemple, un statut d’entreprise exigera une comptabilité plus lourde qui devra être incrémentée très régulièrement. Choisir quelle comptabilité mettre en place pour ouvrir un gîte selon son statut fait donc partie des éléments capitaux pour optimiser une activité et la rendre profitable autant au propriétaire qu’aux hôtes.
En France, d’autres statuts existent et permettent d’établir un business plan optimisé selon chaque projet (auto-entrepreneur, statut LMNP, statut d’entreprise ou de société, etc.)
Penser aux formations possibles
Bien qu’aucune formation ne soit obligatoire (ni aucun diplôme) pour exercer une activité de location de meublé de tourisme, ouvrir un gîte doit normalement éveiller la curiosité du ou des futurs exploitants. En effet, un tel projet va invariablement exiger des compétences transverses qui feront la différence entre plusieurs meublés de tourisme proposés sur le marché :
- connaissances historiques et géographiques des environs ;
- aptitudes polyglottes (étude des langues étrangères appréciée) ;
- goût prononcé pour la décoration intérieure ;
- réelles capacités de bricoleur (pour résoudre promptement de menus désagréments, etc.) ;
- etc.
En conclusion, bien qu’aucune formation ou étude ne soit nécessaire, il est toujours important de rester ouvert aux plus-values que peut apporter un propriétaire à son hôte afin de lui offrir une prestation de qualité. Cela apportera un « plus » qui fera toute la différence avec les autres gîtes proposés. Généralement, tout classement ou label destiné à la réservation des gîtes imposent un niveau de qualité précis par le biais des services offerts (accès internet, équipement de luxe, etc.) ou par la qualité de l’accueil.
Savoir comment imaginer l’activité quotidienne
Il est important de réaliser un exercice de projection sur la gestion quotidienne d’un gîte après son ouverture. En tentant de récapituler les différents scénarii possibles lors de l’accueil des hôtes ou lors de leur départ, on arrive à se rendre compte du temps que cela requiert ainsi que des informations importantes à leur communiquer. Cela contribue à des vacances réussies. Ainsi, on prépare le gîte en fonction et l’on tente de faciliter la communication au maximum en amont de la location.
Mais, même en essayant de penser à l’ensemble des configurations possibles, on passe inévitablement à côté de certaines situations.
- Comment faire lorsque les hôtes et le propriétaire ne parlent pas de langue en commun (pensez à installer un traducteur universel sur smartphone) ?
- Si un incident arrivait dans le gîte (problème de canalisation, casse accidentelle du mobilier ou du gîte, défaut des réseaux électriques, etc.), comment compenser un tel dégât auprès des hôtes et comment y remédier au plus vite, afin de ne pas devoir annuler les réservations suivantes ? Anticiper les contacts d’artisans géographiquement proches est une mesure à prendre.
- Il peut arriver qu’un hôte soit malade ou blessé lors de son séjour. Il faut penser à fournir les numéros utiles aux hôtes et les afficher dans le gîte (médecins, infirmiers, numéros d’urgence, etc.). Car souvent, ils ne sont pas de la région et parfois sont étrangers. Ils ne connaissent pas forcément les numéros d’urgence en France. Penser à traduire en plusieurs langues les explications liées à ces numéros est également important et peut sauver des vies.
- Réaliser une bonne gestion des arrivées et départs est toujours un travail de fond qui articulera l’activité. Il faut penser à communiquer les informations en amont (emplacement, règles de sécurité, etc.) via internet. Un accueil physique est toujours à privilégier, car il faut remplir un état des lieux et le contact présentiel valorisera la location. Cela est très chronophage et il faut réussir à établir des heures d’arrivée et de départ afin de circonscrire les plages horaires contraignantes.
- Tout exploitant ou propriétaire (si consciencieux soit-il) n’est pas à l’abri de tomber malade ou de se blesser et être dans l’incapacité de recevoir les hôtes. Pour parer un tel risque, il est préférable de maximiser l’autonomie des hôtes en les informant de manière concrète et anticipée. Une tierce personne peut également être formée à la réception des hôtes afin de subvenir aux cas de force majeure. Un tiers professionnel (agence, etc.) peut aussi être délégué à une telle mission.
Prévoir la gestion de l’activité d’un gîte reste un exercice de réflexion et d’anticipation. Il ne faut pas hésiter à rentrer en contact avec des professionnels du secteur et à s’inspirer des bonnes initiatives en gardant toujours à l’esprit le devoir de sécurité et de qualité de la prestation fournie.
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