Comment le snacking réinvente la restauration collective
La crise de la Covid-19 met le snacking sous le feu des projecteurs : il apparaît comme un relais de croissance majeur pour les entreprises de la restauration collective, qui cherchent à se réinventer.
Dans un contexte chahuté par la crise sanitaire et économique de la Covid-19, le snacking est perçu comme l’un des piliers pour permettre à la restauration collective de reprendre son souffle. Et pour cause, la filière a subi une chute d’activité de l’ordre de 17% au cours de l’année 2020. Les principaux groupes français de restauration collective (Sodexo, Elior et Compass) ont perdu entre 12% et 20% de leur chiffre d’affaires. Dans un contexte incertain lié à l’éventuel prolongement de la crise économique et sanitaire de la Covid-19, les entreprises de la restauration collective doivent s’adapter pour trouver de nouveaux relais de croissance. Le snacking apparaît comme une piste envisagée par de nombreuses entreprises pour retrouver le chemin de la croissance. Explications.
La restauration collective : un colosse aux pieds d’argile ?
Les fondamentaux du marché de la restauration collective semblaient inébranlables : les écoles, collèges, lycées et universités continueraient toujours à accueillir des étudiants ; les entreprises continueraient toujours d’accueillir des salariés pour déjeuner le midi ; les hôpitaux et maisons de retraite auraient toujours besoin de nourrir leurs patients. Et pourtant, la crise de la Covid-19 a battu en brèche l’ensemble de ces certitudes. La fermeture des établissements scolaires, la généralisation du télétravail et la hausse de la prise en charge des seniors à domicile ont démontré l’instabilité des fondamentaux du marché de la restauration collective.
Comment raisonner sa consommation et gérer ses biodéchets ?
En quelques mois, les entreprises spécialisées dans la livraison de repas à domicile ont connu un essor fulgurant. Ce phénomène risque de s’accentuer, les convives étant peu captifs, et la concurrence élevée. Bien qu’il soit difficile de prédire la durée exacte de la crise sanitaire ni ses conséquences à long terme, il apparaît clairement la nécessité de consolider à nouveau l’offre des entreprises de restauration collective dans les années à venir.
Le snacking peut-il remettre la restauration collective sur les chemins de la croissance ?
Face aux bouleversements des modes de consommation, les leaders de la restauration rapide innovent pour offrir des solutions adaptées à leurs clients.
Pour les entreprises, la possibilité de commercialiser des offres de livraison de repas à domicile pour les salariés en télétravail fait son chemin. Il serait alors indispensable de déployer une stratégie multimodale pour combiner les désirs des salariés déjeunant au restaurant d’entreprise, ou à domicile. Dans le même temps, cela permettrait aussi aux prestataires de livrer des repas à ceux qui préfèrent déjeuner à leur bureau, tout en poursuivant leur travail. Leur capacité à proposer des menus de qualité, équilibrés, variés et à un prix attractif sera différenciant par rapport à la concurrence des foodtech (Deliveroo, Frichti, Foodora, etc.)
Pour les hôpitaux et les personnes âgées traitées à domicile, une solution de portage à domicile peut être mise en place.
Il est peu probable que l’école à la maison devienne une pratique récurrente. Néanmoins, si cela devait être partiellement le cas, des prestations de cantine scolaires pourraient être délocalisées à la maison.
L’enjeu majeur consiste à construire des programmes alimentaires équilibrés et variés pour convaincre les clients de les consommer pendant plusieurs jours, semaine ou mois. L’organisation des menus devrait permettre de proposer des tarifs plus compétitifs par rapport à ceux des grandes plateformes de livraison à domicile. Aussi, la praticité du service (notamment son usage par les personnes âgées et peu connectées) est un enjeu majeur.
Le marché de la restauration collective est-il à l’aube d’une recomposition ?
En dépit des nombreux bouleversements évoqués, la structure concurrentielle du marché de la restauration collective demeure immobile. Le trio de tête composé de Sodexo, Elior et Compass devrait maintenir sa position dominante sur le marché français. Leur objectif est de tirer profit de leurs investissements antérieurs dans le facility management et dans les services BtoC. Face à eux, des challengers tentent de gagner des parts de marché en diversifiant leur activité. Par exemple, Newrest propose des solutions de catering et de restauration sur-mesure dans de nombreux segments, tandis que Gategroup/Servair est spécialisée dans la restauration collective aérienne.
Un certain équilibre entre la recherche de la rentabilité et la poursuite des investissements demeure complexe, dans un environnement macroéconomique incertain.
