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L'essor du tourisme en France a conduit à une augmentation significative de la demande en hébergements divers et variés. Parmi ces derniers, on peut par exemple citer les gîtes, particulièrement plébiscités par les couples et les familles. Face à un tel succès, l'ouverture d'un gîte est une activité qui peut sembler très lucrative pour les propriétaires de belles maisons désireux de se lancer sur le marché du tourisme. Néanmoins, une telle décision implique de suivre certaines étapes incontournables, notamment en ce qui concerne la réglementation inhérente à la création d'un gîte.

Vous envisagez de vous lancer dans ce projet, mais vous voulez en découvrir plus pour mieux maîtriser cette question ? Découvrez notre guide complet pour tout savoir sur les règles en vigueur, mais aussi sur la meilleure manière de monter votre projet et sur les différentes formalités à accomplir.

Ouvrir un gîte : le guide complet-1

Ouvrir un gîte : définition et réglementation

Avant d'ouvrir un gîte, il convient évidemment d’en connaître les spécificités, ne serait-ce que pour être sûr de ne pas se tromper, mais aussi de maîtriser tout ce qui a trait à la réglementation de ce type d'établissement. Faisons un point rapide.

Définition d'un gîte

Un gîte est un hébergement meublé, équipé du minimum nécessaire et destiné aux voyageurs pour une durée de séjour variable, généralement à la semaine. En France, ces établissements proposent une réelle alternative aux hôtels traditionnels, puisqu'ils permettent aux hôtes de profiter d'une expérience plus authentique et conviviale. Dans la majorité des cas, ceux-ci sont situés dans des maisons ou des bâtiments de caractère dotés d’un certain nombre de chambres à coucher et d’éventuels espaces communs.

Réglementation pour l'ouverture d'un gîte

En France, pour ouvrir un gîte, il est nécessaire de respecter plusieurs étapes juridiques et administratives.

En premier lieu, avant de vous lancer dans la création à proprement parler, il est essentiel de choisir un statut juridique adapté à votre projet. Parmi les options possibles, vous pouvez opter pour l'auto-entreprise, ou la micro-entreprise, mais aussi l'entreprise individuelle, la société à responsabilité limitée (SARL), la société par actions simplifiée (SAS) ou encore la société civile immobilière (SCI). Cela va de soi, chaque statut présente des avantages et des inconvénients en fonction de votre situation personnelle et de vos objectifs en termes de développement.

Bon à savoir : vous avez aussi la possibilité de l'exploiter en tant que particulier s'il ne s'agit pour vous que d'une activité secondaire et très ponctuelle, en complément d'une activité professionnelle. Dès lors, vous n'avez pas l'obligation de choisir un statut juridique ni même d'être immatriculé au RCS.

Ensuite, une fois votre statut juridique choisi, il vous faut procéder à l'immatriculation de l'entreprise auprès de la chambre de commerce et d'industrie (CCI), ce qui implique d'effectuer les déclarations nécessaires auprès des services fiscaux et sociaux. Dans le cas d'un gîte, il est également obligatoire de déclarer l'activité de location meublée auprès de la mairie où se situe le logement.

De même, les propriétaires doivent veiller à respecter les normes de sécurité et d'accessibilité en vigueur sur le territoire français. Cela inclut, par exemple, la mise en place de détecteurs de fumée, l'entretien des installations électriques et de chauffage, ou encore la conformité aux normes d'accessibilité pour les personnes handicapées (selon la capacité d'accueil du gîte).

Bien entendu, souscrire une assurance adaptée est par ailleurs crucial pour protéger votre entreprise et vos clients. Ainsi, une assurance responsabilité civile professionnelle est généralement requise pour les propriétaires de gîtes. Cette dernière couvre les dommages éventuels causés aux clients ou à leurs biens durant leur séjour.

Ouvrir un gîte : monter le projet

L'ouverture d'un gîte nécessite de respecter plusieurs étapes pour monter un projet viable et pérenne. Découvrons ces dernières pour vous permettre d'avancer sereinement vers la création de votre établissement.

Analyse du marché et définition du projet

Avant d'ouvrir un gîte, il est essentiel de réaliser une étude de marché approfondie pour évaluer la faisabilité et le potentiel de votre projet.

Tout d'abord, il convient d'analyser la demande pour les hébergements touristiques dans la région où vous souhaitez implanter votre gîte. Vous devez ainsi prendre en compte plusieurs facteurs, tels que :

  • la fréquentation touristique ;
  • la saisonnalité ;
  • les attractions locales ;
  • la concurrence existante (autres gîtes, chambres d'hôtes, hôtels).

En fonction de votre analyse, vous devez ensuite définir le concept de votre gîte. Type de logement (maison, appartement, chalet, etc.), nombre de chambres, services et équipements proposés ou encore thématiques éventuelles (gîte rural, gîte écologique, gîte bien-être, etc.), il s'agit entre autres de donner une personnalité à votre projet.

D'ailleurs, vous devez aussi penser à déterminer votre cible de clients. Est-ce que vous privilégiez les familles, les couples, les groupes d'amis ou encore les voyageurs d'affaires ?

Élaboration du plan d'affaires

Par la suite, vous devez élaborer un plan d'affaires solide et bien structuré, notamment si vous souhaitez présenter votre projet à des partenaires, à des investisseurs ou à des établissements bancaires. C'est en effet une phase incontournable pour toute demande de financement. Dès lors, décrirez votre entreprise (statut juridique, localisation, objectifs à court et long terme) et présentez votre projet de gîte de manière détaillée, en mettant en avant ses points forts et les atouts qui le différencient des autres hébergements de la région.

De même, exposez votre stratégie pour attirer et fidéliser vos clients, ce qui peut passer par la mise en ligne d'un site internet ou d'une annonce, voire par l'obtention d'un label de qualité, par la participation à des salons professionnels ou par la mise en place d'offres promotionnelles régulières.

Dans tous les cas, votre plan d'affaires doit intégrer un plan financier prévisionnel sur 3 à 5 ans, incluant les investissements nécessaires (achat ou rénovation du logement, ameublement, etc.), les charges d'exploitation (salaires, assurances, entretien, etc.) et les recettes attendues. Attention à bien tenir compte de la fiscalité et des éventuelles aides financières disponibles pour les créateurs d'entreprises dans le secteur du tourisme.

Recherche et acquisition du logement

Notons que si vous ne disposez pas déjà du bâtiment dans lequel vous souhaitez installer votre gîte, procédez à sa recherche en listant quelques critères essentiels (localisation, superficie, nombre de chambres, accessibilité, etc.). À cette étape, vous devez prendre en compte les contraintes réglementaires et les règles d'urbanisme, ainsi que le potentiel d'évolution et de valorisation du bien.

Travaux et aménagement

En fonction de l'état du logement concerné, vous devez peut-être envisager des travaux de rénovation et d'aménagement pour transformer ce dernier en gîte accueillant et conforme aux normes. Pour commencer, faites appel à des professionnels capables de réaliser un diagnostic complet et d'estimer les travaux à effectuer. Et surtout, quoi qu'il arrive, n'hésitez pas à demander plusieurs devis pour comparer les offres et choisir les prestataires les plus adaptés à votre projet.

Mise en place des services et partenariats

Afin d'assurer le succès de votre gîte, vous pourriez être amené à nouer des partenariats avec des acteurs locaux.

Par exemple, si vous proposez le petit-déjeuner, vous pouvez faire appel à des producteurs ou des artisans de votre région pour vous fournir la nourriture et les produits nécessaires. Ce type d'alliance peut aussi être bénéfique avec des sites touristiques locaux et des prestataires d'activités sportives ou culturelles. Non seulement vous contribuerez à leur visibilité, mais, de leur côté, ils contribueront également à la vôtre.

Lancement et promotion du gîte

Enfin, comme nous l'avons vu précédemment, ne lésinez pas pour tout ce qui concerne la promotion de votre gîte. Pensez à développer un site web attractif et fonctionnel pour présenter votre établissement, lister les services proposés et rassembler les tarifs ou modalités de réservation. Ne sous-estimez pas non plus l'impact d'une annonce sur des plateformes de location en ligne qui ont fait leurs preuves, comme Airbnb, qui touche un large public de voyageurs.

Mettez aussi en place une stratégie de communication et de marketing pour promouvoir votre gîte sur internet et les réseaux sociaux, ainsi que dans la presse locale et spécialisée ou lors d’événements professionnels. Dans le même registre, sollicitez des avis et des témoignages de vos premiers clients pour renforcer votre crédibilité et la visibilité de votre hébergement.

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Les formalités à réaliser pour ouvrir un gîte

Une fois que vous avez déterminé tous les contours de votre projet, il vous reste à passer aux formalités concrètes pour ouvrir votre gîte. Or, en la matière, celles-ci peuvent s'avérer relativement complexes. Passons-les en revue pour vous éviter de faire une erreur.

Choisir le statut juridique

Comme nous l'avons vu plus haut, la première étape de vos formalités consiste à choisir un statut juridique pour votre gîte et l'entreprise qui y est rattachée. Si plusieurs options s'offrent à vous, certaines sont plus ou moins appropriées en fonction de vos objectifs.

Par exemple, le statut d'auto-entreprise, ou de micro-entreprise, peut s’avérer intéressant pour les propriétaires de gîtes qui souhaitent exercer une activité avec des charges sociales et fiscales allégées. Dans ce cas de figure, il est tout de même important de garder à l'esprit que le plafond du chiffre d'affaires est limité. C'est notamment pour cette raison que si vous envisagez de créer un gîte en tant qu’activité principale, ou si vous souhaitez vous associer avec d'autres personnes, la création d'une société (SARL, SAS, etc.) paraît plus appropriée.

À noter que cela vaut uniquement pour une activité régulière et principale. La majorité des propriétaires de gîtes exploitent en effet leur établissement en tant que particulier.

Immatriculer l'entreprise

Une fois le statut juridique déterminé, il vous reste à immatriculer votre entreprise auprès de la Chambre de Commerce et d'Industrie (CCI) ou de la Chambre des Métiers et de l'Artisanat (CMA), selon la nature de votre activité.

Ainsi, si votre activité de gîte est considérée comme commerciale, vous devez vous immatriculer auprès de la CCI. Cela concerne principalement les gîtes qui proposent des prestations annexes, telles que la restauration, les services de conciergerie ou la vente de produits locaux. Dans ce cas de figure, vous devez remplir le formulaire P0 CMB, ou M0 pour les sociétés, et fournir les documents requis (pièces d'identité, justificatif de domicile, etc.). La CCI vous attribuera alors un numéro SIRET et vous inscrira au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS).

En revanche, si votre activité de gîte est considérée comme artisanale, vous devrez vous y matriculer auprès de la CMA. Ici, il est question des gîtes qui proposent des prestations liées à l'artisanat, comme la fabrication de produits locaux. Comme pour la CCI, vous devez remplir le formulaire P0 CMB, ou M0 pour les sociétés, et fournir les documents nécessaires. La CMA vous attribuera alors un numéro SIRET et vous inscrira au Répertoire des Métiers (RM).

Obtenir les autorisations nécessaires

L'ouverture d'un gîte est obligatoirement soumise à certaines obligations. Parmi elles, les propriétaires doivent notamment s'assurer d'obtenir certaines autorisations pour respecter les réglementations en vigueur. En cas de travaux, et selon la localisation et la nature du projet, il peut ainsi être indispensable de demander un permis de construire ou de faire une déclaration préalable de travaux.

De la même façon, le gîte doit respecter les normes de sécurité en matière d'incendie ou encore d'électricité, tout comme il doit être conforme aux règles d'accessibilité pour les personnes à mobilité réduite s'il peut recevoir plus de 15 personnes (auquel cas il est considéré comme un ERP, un établissement recevant du public). Notons qu’une visite de conformité peut être organisée avant l'ouverture.

Déclarer votre établissement en mairie

Avant d'accueillir des hôtes, vous devez déclarer votre activité de location touristique en meublé auprès de la mairie de la commune où se situe votre gîte. Cette démarche permet d'obtenir un numéro d'enregistrement, qui devra figurer sur toutes vos annonces en ligne, ainsi que sur tous vos supports de communication.

Attention, si l'établissement en question constitue votre résidence principale, et si vous y vivez au moins pendant 8 mois par an, cette formalité n'est pas nécessaire.

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